Un hommage festif et chorégraphique à ce nouvel art, dit "art culinaire". La danse s'est nourrie des propos d'Antonin Carême, Brillat Savarin, Guimot de la Reynière, afin de diversifier son vocabulaire. Elle évoque l'espace dans lequel on prépare les repas. Un espace de danse où se mêleront contemporain et hip-hop, et où l'on explore ces gestes séculaires : travail sur les mains maniant les ustensiles, art de la table, art de dresser la table. Entrons dans la danse comme on entre en cuisine pour faire scintiller les rêves des spectateurs, gastronomes en leurs palais !
Equipe technique/ René-Paul CHEZE Gérard SADOIS Claude GOUDIN
Visuel: Morgane BARBOTIN
Mettre en danse les arts culinaires La Nouvelle République 27/06/2017 « La danse et la cuisine ont de Les trois escales juillettistes nombreux points de Festiv'Arts communs. Je ne suis pas la première à m'en rendre compte. Les chorégraphes s'intéressent depuis longtemps à tout ce qui tourne autour de la table. " Tourne, tourne, valse et virevolte… " Ces
propos de Fabienne Dupuis peuvent surprendre, pourtant : les cuisines
des restaurants ne nous évoquent-elles pas « naturellement » une sorte
de ballet dans lequel interprètes en toque courent et s'esquivent avec
une précision formidable ? Plus largement, ne nous revient-il pas,
dès qu'on le titille, quelque souvenir d'une grand- mère s'activant à
son moulin à légumes, la gestuelle d'une mère goûtant sa sauce, les
volte-face d'un oncle veillant une viande au four ? N'est-ils pas
aisé de les faire resurgir, ces corps qui « dansaient si bien » devant
la chose en train de cuire, rissoler, mijoter ? A la lisière de ces
rituels universels, chacun reconnaîtra « une chorégraphie familière dans
laquelle la danse n'avait plus qu'à puiser ». Voici les points communs
auxquels Fabienne Dupuis faisait allusion. On commence à mieux
entrevoir cette er Les cinq danseuses de la Compagnie Kissipik : samedi 1
juillet, à l'abbaye de Déols. - (Photo dr) idée de « danse culinaire
», mais un ingrédient manque : « Il y a quelque temps, je suis tombée
sur les Miscellanées culinaires de Mr Schott, un livre qui compile
recettes, anecdotes, textes d'auteurs… ouvrage où l'on apprend comment
Hemingway préparait son Martini et pourquoi les asperges parfument
l'urine. Ça a été comme un déclic ! J'ai tout à coup compris comment j'allais m'y prendre… "Sel d'humour et de poésie" Concrètement : au centre de la scène, une table. Au-dessus,
au-dessous et autour de celle-ci, les cinq danseuses de la Cie Kissipik
incarnent les rituels du service et de la préparation, exacerbent tous
ces gestes familiers sans oublier d'y ajouter quelque sel d'humour et de
poésie. De nombreux ustensiles sont conviés aux réjouissances
(serviettes, cloches à plat…) tantôt utilisés pour ce qu'ils sont,
tantôt détournés. Quant aux costumes de Carole Chollet, ils puisent
autant dans des références historiques que dans la fantaisie (teinte
crème des tenues de cuisine, coupe des robes comme à l'époque de Marie
de Médicis – je ne vous précise pas où est fiché le fameux
cordon-bleu…). Le projet ayant fait mouche auprès des programmateurs
de l'abbaye de Noirlac, il fallait y associer un artiste indépendant :
le chorégraphe Abderzak Houmi (de la sphère hip- hop) est entré dans la
ronde et y a ajouté sa sauce… c'est prêt ! Jalonné d'extraits
littéraires – un texte de Balzac sur le massepain (spécialité
berrichonne) ou quelques recommandations sur l'art de servir par Georges
Washington –, ce spectacle n'en demeure pas moins et avant tout un
repas de corps et de gestes. Une performance que tout le monde pourra goûter avec les yeux et le cœur, ce 1 juillet à 20 h, à Déols.
Quelques liens vers des vidéos :
Noirlac "Les futurs de l'écrit" spectacle en cours de création